Dans un premier temps pour répondre à la problématique: " Les dangers du clonage sont-ils plus grands que les risques?" nous expliquerons les bases du clonage , puis les points positifs et négatifs de ces différents clonage.


Le clonage est souvent présenté dans l’actualité de manière négative, mais le sujet est-il bien connu de tous?

Le terme clonage est souvent associé à l’idée de reproduire quelque chose ou quelqu’un à l‘identique, en grec > signifie >. Il fait son apparition pour la première fois en 1903 grâce au botaniste H.J. Webber.
Mais le clonage n’est pas que cela ,de nos jours, il en existe différents types. L’Homme ne s’est contenté que d’observer la nature car n’oublions pas que depuis toujours certaines espèces, telles que les bactéries et de nombreux végétaux utilisent cette manière de se reproduire. C’est donc aussi un mode de reproduction permettant la copie d’une cellule ou d’un individu , son clone, à partir de son ADN. Le clone sera donc génétiquement identique à l’individu cloné.
Nous allons donc dans une première partie, exposer les bases et les différents types de clonages existant puis en expliquer les bénéfices au niveau de la médecine et de la production ainsi que les risques souvent dus à une incertaine maitrise du sujet.


1. Les bases du clonage


1952 Transfert du noyau d’une cellule embryonnaire de batracien, dans un ovocyte, sans développement de l’embryon.
1984 Clonage d’un mouton par scission d’embryon.
1994 Naissance de 4 veaux obtenus par transfert de noyau de cellules d’embryons.
1996 Naissance de Dolly, premier mammifère obtenu par transfert de noyau d’une cellule adulte (somatique).
1997 Naissance de Polly, première brebis clonée et transgénique.
Ainsi qu’une souris clonée par un laboratoire hawaïen.
1998 Naissance de Marguerite, première vache française obtenue par transfert de noyau d’une cellule musculaire de fœtus.
2001 Naissance des 5 premiers cochons transgéniques clonés.
2002 Naissance de Copy Cat, premier chat cloné.
2002 Naissance des 4 premiers lapins clonés en France.
2002 Annonce de la naissance du premier bébé humain supposé cloné par la secte des raéliens.


C’est en 1903 qu’apparait pour la première fois le mot « clone » , le botaniste H.J.Webber l’utilise pour désigner des plantes reproduites par reproduction asexuée.
Et c’est en 2003, 100 ans plus tard que né en Italie ,le premier cheval cloné au monde qui résulte d’un transfert de noyau de cellule somatique. Pour la première fois, la mère génétique ,celle qui a donné un noyau, est également la mère porteuse.


Le principe du clonage est simple, bien que les manipulations soient délicates . Le clonage reproductif débute exactement pareil que le clonage thérapeutique.
Premièrement, on prélève un ovule sur une donneuse et on enlève le contenu génétique situé dans le noyau . En effet, les chromosomes de l’ovule, cellule sexuelle qui en contient un seul jeu , sont éliminés en enlevant le noyau à l’aide d’une très fine aiguille. L’ovule est alors énucléé.
Puis, une cellule somatique (non sexuelle) est prélevée sur un être vivant et mise en culture. L’ADN de cette cellule est extrait et implanté dans l’ovule vide de la donneuse .L’œuf ainsi reconstruit contient maintenant le matériel génétique du donneur, il commencera sa division et son développement. L’embryon va instantanément commencer à se diviser en 2,4,6 et 8 cellules, suite à des chocs électriques qui ne sont pas sans dommage sur les cellules, d’où la nécessité de faire plusieurs échantillons.

Schéma de la composition d’une molécule d’ADN.

L’œuf poursuit son développement jusqu’au stade de plus de 100 cellules, stade du développement embryonnaire: blastocyste. La couche externe va former le placenta, la partie interne (futur embryon) contient les cellules souches.
A partir de cette étape, les techniques différent ainsi que les buts désirés.



Le plus connu est celui de Dolly, le 5juillet 1996, il est le premier mammifère cloné.

Après avoir injecté dans l’ovule énuclée , le noyau provenant d’une cellule prélevée sur un autre individu, l’ovule a reçu les deux jeux de chromosomes que contenait cette cellule et se retrouve donc dans la même situation qu’un embryon normal après fécondation.
L’espoir est que le noyau qui se retrouve dans l’environnement d’un ovule redevienne capable de diriger le développement d’un embryon . Si cela fonctionne, l’animal finalement obtenu sera génétiquement identique à celui sur lequel a été prélevé la cellule : ce sera son clone, son jumeau décalé dans le temps. Le nouveau né possède alors le même patrimoine génétique que son donneur.




Ce clonage ne cherche pas à créer des « doubles », mais à traiter des malades telles que ceux atteints de la maladie de Parkinson grâce à des neurones , certains diabètes par l’apport de cellules pancréatiques… Ces greffes sont fréquemment rejetées par le patient puisqu’il s’agit de tissus étrangers à son organisme et ne sont pas reconnus par son système immunitaire.Ce clonage cherche donc à pouvoir produire des cellules à partir du malade lui-même ,si du moins son affection n’est pas d’origine génétique.


Il débute par la création d’un embryon humain à partir d’un ovule énuclée et d’une cellule du malade. Cet embryon, s’il commence à se développer , atteint au bout de quelques jours un stade appelé blastocyte . C’est alors une boule microscopique contenant quelques centaines de cellules indifférenciées , dites totipotentes car capables d’évoluer vers n’importe lequel des 300 types cellulaires présents dans le corps humain . Cet embryon est alors dissocié , afin de cultiver ses cellules , puis de les pousser à se différencier grâce à des conditions de culture adaptées. La greffe peut alors être effectuée , sans risque de rejet puisque ces cellules sont génétiquement identiques à celles du malade.

Il ne s’agit pas d’un traitement actuellement pratiqué mais d’un procédé en cours d’étude , dont la plupart des étapes ont été validées sur l’animal, certaines chez l’homme.



2. Les points positifs


Le clonage reproductif permettrait, selon l’Institut National de la Recherche Agronomique (INRA),un outil de recherche pour l’acquisition de connaissances.

En effet, le clonage permettrait:

une meilleure compréhension des mécanismes génétiques se déroulant chez l’embryon,
une multiplication naturelle ou artificielle comme une copie conforme d’un être vivant , c’est-à-dire avec conservation exacte du même génome pour l’ensemble des descendants : les clones,
de comprendre l’origine de certains cancers et leur prolifération ainsi que de mettre au point des traitements efficaces. Ces études sont indispensables pour mettre au point des traitements ciblés efficaces ,
de mettre au point des médicaments via les produits élaborés par les animaux,
en embryologie expérimentale, étudier les interactions entre le noyau des cellules et leur environnement cytoplasmique.

Ainsi que pour le clonage thérapeutique , encore à l’état de projet,
  • cloner des cellules d’un patient et utiliser celles de l’embryon résultant pour recréer des cellules, tissus ou organes pour soigner ce patient,
  • palier les manques de donneurs d’organes et contrer les rejets de greffes,
  • traiter les maladies génétiques ou neuro-dégénératives par thérapie génique (stratégie thérapeutique qui consiste à faire pénétrer des gènes dans les cellules ou les tissus d’un individu pour traiter une maladie) ou cellulaire.
Le récent succès d’une première étape du clonage thérapeutique montre la possibilité de cette approche et souligne le risque d’un passage au clonage reproductif.
En effet, en 2004, soit un an après l‘annonce du premier clonage d’embryon humain, l’équipe de chercheurs sud-coréens vient de réussir un nouvel exploit: cultiver 11 lignées de cellules souches obtenues à partir d’embryons clonés.



Le clonage reproductif permettrait :

  • Des « copies conformes » tels que des étalons précieux, vaches laitières performantes…Mais la descendance obtenue par une reproduction classique ne possède pas les mêmes caractéristiques. En effet, un réassortiment des gènes se produit chaque génération, il faudrait donc des croisement répétés s’étalant sur des décennies pour créer une nouvelle race comportant toutes les qualités recherchées, à supposer que l’on y arrive. C’est pour le moment un peu abstrait , en raison des problèmes de santé dont souffrent la plupart des clones, mais cela serait un débouché important si la technique devenait plus fiable.
  • D’effectuer la modification génétique sur des cellules en culture pour reconstituer un animal génétiquement modifié. En effet, il est possible d’introduire volontairement des gènes dans les chromosomes de nombreuses espèces animales. Après suivi, les cellules élevées en culture qui ont correctement incorporé le gène sont utilisés pour reconstituer un animal par clonage, par injection dans un ovule précédemment énucléé.
  • D’aider à la sauvegarde d’espèces en voie de disparition, une cellule prélevée sur un des derniers exemplaires existants peut-être injectée dans un ovule provenant d’une espèce proche afin d’obtenir un clone augmentant la population menacée. Le clonage d’un chat , réussi en 2002, fait espérer celui d’un chien (encore jamais réussi) et fait naître l’envie à de nombreux maîtres d’obtenir une copie de leurs animaux de compagnie.
3.Les points négatifs


Les opérations à effectuer sur les ovules sont délicates , mais des systèmes de micromanipulation sous microscope permettent de les réaliser . La difficulté est d’obtenir une bonne « reprogrammation » du noyau introduit dans l’ovule, or cette réorientation de l’activité des gènes est aléatoire et souvent imparfaite ce qui entraîne l’échec d’un grand nombre de tentatives.

  • Les manipulations du clonage animal étant très délicates, il faut disposer d’un grand nombre d’ovules en bon état ce qui suppose l’élevage de nombreuses femelles,
  • In vitro, une différenciation ne donne jamais 100% de cellules d’un même type . Il faudrait donc parvenir à trier et isoler les cellules d’intérêt, ce qui n’est pas encore tout à fait maitrisé;
  • Il faut ensuite une bonne maitrise des opérations telles que : retirer le noyau des ovules sans les détériorer, leur injecter une cellule prélevée sur un autre animal, soumettre l’ensemble à un traitement qui stimule le début des divisions cellulaires
Les risques sont suffisamment inquiétants pour que les chercheurs de l’INRA se prononcent contre toute idée d’utiliser le clonage reproductif chez l’homme.


Le clonage d’animaux est peu efficace. Il semble qu’aucun animal cloné ne soit totalement normal, les anomalies ont des conséquences plus ou moins graves et sont parfois compatibles avec une apparente bonne santé.
  • De nombreux problèmes surviennent chez les animaux clonés tels que un poids excessif, des difficultés respiratoires et cardiaques et, plus tard le diabète,
  • De nombreux animaux d’élevage obtenus par le clonage présentent des dérèglements du développement et la mortalité post-natale y est très importante .Les scientifiques pensent que ces échecs résultent d’une mauvaise réinitialisation des programmes génétiques dans le noyau transféré,
  • Les clones seraient-t-ils prématurément vieux ? On peut se poser la question étant donné qu’un clone est obtenu à partir d’une cellule d’adulte .
Le clonage reproductif n’est pas encore au point, de nombreuses étapes sont encore à franchir avant qu’il devienne un procédé utilisable.
Le clonage thérapeutique est peut-être une voie d’avenir pour traiter certaines maladies dégénératives aujourd’hui incurables. Mais il comporte encore beaucoup d’incertitudes techniques.
La descendance des animaux clonés sont , eux, en bonne santé, car la programmation de leurs gènes a été « remise à zéro » lors de la fabrication des ovules ou des spermatozoïdes.



On ne peut donc pas affirmer que le clonage est une technique dont les dangers sont plus grands que les bénéfices ou inversement. En effet, elle n’est pas totalement maitrisée et les risques sont bien réels mais elle présente de nombreux progrès au niveau de la production et surtout de la médecine. Cette technique pourrait connaitre un développement significatif dans un futur proche car elle offre des perspectives prometteuses dans de nombreux domaines notamment médicaux.

Le clonage d’êtres humains suscite de nombreux fantasmes souvent très loin de la réalité. Cette demande provient de couples stériles ou homosexuels ainsi que de parents qui voudraient remplacer un enfant disparu. La question reste donc toujours d’actualité et le débat ouvert.